RHÙN

RHÙN – Fanfare du chaos

(Soleil Mutant 52 // Vinyle)

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Cet album a été précédemment publié (2013) en CD par le label italien Altrock. Edition vinyle Soleil Zeuhl en 2016, limitée à 300 exemplaires numérotés. Vinyle blanc 180 grammes.

Premier album des Normands de Rhùn, qui qualifient eux-mêmes leur musique de « garage-zeuhl ». Un album plutôt atypique dans sa physionomie, puisque sa durée (…) se divise équitablement entre enregistrements récents et le contenu d’une démo datant pour sa part de 2008. On peut toutefois ignorer ce détail, la direction musicale n’ayant pas été notablement bouleversée par les changements intervenus au sein du septette (ils concernent les postes de bassiste et de chanteur), et la production de l’ensemble s’avérant relativement homogène (…).

Nous avons affaire à une configuration atypique, dans laquelle la fondation guitare(s)-basse-batterie est renforcée d’une riche polyphonie mêlant instruments à vent (saxophones, clarinette, basson, flûte) et voix (deux principales et cinq choristes), ce qui pallie l’absence de claviers, généralement incontournables dans ce genre musical. Quel genre musical, justement ? Assurément, pour ce qu’elle peut avoir de limitative, la classification de Rhùn dans le courant zeuhl s’appuie sur de sérieux arguments, à commencer par l’utilisation de riffs lourds et répétitifs portés par des rythmiques vrombissantes et surplombées de scansions chorales dans une langue inventée aux accents crypto-kobaïens. Les séquences en question renvoient clairement aux compositions de Jannick Top pour Magma, mais ces climats fortement connotés cohabitent, de façon plus surprenante, avec des accalmies beaucoup plus mélodieuses, presque bucoliques, et ce au sein de compositions épiques qui multiplient à l’envi les ruptures de ton.

La partie « récente » de l’album (la face 1) comporte ainsi deux morceaux de 9 minutes chacun, entre lesquels s’intercale une pièce plus courte exclusivement à base d’instruments à vent, respiration elle-même précédée d’un long postlude pour flûte seule. Les trois plages de 2008 (la face 2) se différencient par une majorité de climats plus « jazzy », qui cohabitent toutefois déjà avec des séquences plus franchement rock et/ou magmaïennes. Chacune laisse en outre s’exprimer longuement un soliste (sax, flûte, chant féminin). L’ensemble est déjà porté par une belle énergie, mais celle-ci n’est pas toujours parfaitement restituée dans les moments les plus denses (par exemple la phase finale de « Mlùes », où la section rythmique semble soudain noyée sous les guitares).

Des débuts discographiques plus qu’engageants au final pour Rhùn, (….) en espérant une activité scénique accrue (…).

Aymeric LEROY – Big Bang magazine (2013)

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